Jungle d'Amérique du Nord


Les gars de l'armée ont eu un bel accueil.

C'était à Harlem, hier soir.

Le rat magique conduisait sa chic bagnole.

Jusqu'aux frontières du New Jersey.


La fille au pieds nus est assise sur le capot d'un Dodge.

Buvant de la bière tiède sous une pluie fine d'été.

Le rat se rend en ville, roule ses bas de pantalon.

Ensemble, ils poignarde la romance au coeur.

Disparaissent sur Flamingo Lane.

La police routière les prend vite en chasse.

Peu sont de leurs race.


Les jeunes le long de la route ne sont que des ombres.

Se tenant les mains, silencieux, amoureux sombres.

Issus des églises et des prisons. 

Ce soir le monde est silence, pas un son.


Régissant tout le dehors.

De la Jungle d'Amérique du Nord.

Le gang de minuit se rassemble.

Se donne rendez-vous dans la nuit.

Il seront sous le sigle géant de la station-service, il me semble


Qui éclaire presque tout par ici.

Y un opéra de cris à l'échangeur.

Y a un ballet qui bat dans la ruelle.

Jusqu'à ce que les policiers tranchent dans la peur

Jusqu'à ce que leurs sirènes coordonnent le bordel.

Les rues sont vivantes. 

Les dettes secrètes, payées.


Les contacts hantent.

Mimes discrets des allées.

Les jeunes flashent leurs guitares.

Comme une lame perçant le soir.


Se bousculant autour des chars.

Les chasseurs, les chassé(e)s.

Explosant comme des bands rock.

S'affrontant dans les rues, pleines de bagarres.

Dans la Jungle d'Amérique du Nord.

Dans le stationnement, les visionnaires sont habités de la dernière rage.


Dans l'arrière des rues, le jeunes femmes dansent.

Sur la musique qui meuble le sonore paysage.

Les amoureux esseulés se recroquevillent dans la pervéance.


Accrochés au désespoir d'une nuit sans fin.

Un seul regard, un murmure, et ils sont déjà loin.

Sous la ville, deux coeurs vibrent.

Un flux mental circulant dans la nuit si tendre.

Dans la chambre barrée de secrets.

De la douce résistance, qui précède l'abandon.

Dans le tunnel en haute-ville, le rêve du Rat, maintenant abattu.

 


Les bruits de balles se faisant maintenant écho dans les corridors nocturnes.

Pour la jeune fille aux pieds nus, c'est une nuit pour apprendre. 

C'est aussi une nuit de regrets.

On crie au bruit des sons.

L'ambulance que personne ne veut regarder à sa venue.


Ce qui coule sous le rat est de couleur presque brune.

La jeune fille aux pieds nus ferme la lumière.

Le Rat se fait éteindre les siennes.

Les rues sont en feu dans une danse de la mort.

Entre chair et fantaisie, les poètes n'écrivent plus rien.

On se retire. On se re-tire.


Les plus rapides du couteau veulent niveler le score.

Plus rien ne va bien.

La nuit s'étire dans le pire du pire.

C'est le moment d'être intègre.

Même blessé, pas complètement mort.

Dans la nuit nègre.

Dans la jungle d'Amérique du Nord.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Souhaites-Moi du Bien

Embrasser comme un brigand, volant du temps. Sous l'arbre dehors, le sycomore. Cupidon est à l'heure, valentin de ton coeur. Amants ...