Mon Quartier


Je n'avais que 8 ans, je courais dans les champs.

25 sous dans les mains.

Je pouvais rien acheter,

sinon un paquet de cartes de hockey 

dans mon quartier.


L'arrêt d'autobus, sur le coin.

La tabagie pas loin.

Où j'achetais le journal. 

Que je passais chaque matin.


Quand mon père n'était pas assez matinal.

Pour le lire avant ma course dans le bloc du coin.

Dans mon quartier.

Je conduisais entre les jambes du père, 

j'étais pas bien grand.

Il n'était pas prudent et un brin insolent. 


Une bière dans une main, 

une cigarette dans la gueule

La ceinture de sécurité en option.  

Plus tard je piochais sa bière

pré-adolescent

dans le sous-sol chez mes parents. 

Ça ne leur faisait rien. Ils le savaient bien. 


Ils détournaient les yeux.

Dans mon quartier. 

Il passait sa main dans mes cheveux,

me disait, "petit morveux...

...regardes bien autour,

Ce qui compte c'est l'amour".

Dans mon quartier.


En 85, tout m'allait à merveille.

Les filles m'aimaient bien. 

À l'école secondaire

Je ne faisais que plaire.

À part aux recteurs nord américains

Qui en perdait le sommeil.

Dans mon quartier.

Y avait des rivalités,

Ethnies pas impliquées.

De l'ego mal calibré.

On ne pouvait rien y faire.


Tous les samedis soirs.

On se faisait croire.

Qu'on avait dix ans de plus.

Dans mon quartier.

Dans mon quartier.


Aux États-Unis, 

Royaume du fusil,

ça aurait été si différent.

Je n'ose pas imaginer comment. 

La rue principale s'appelait St-Cyrille. 

Devenue René-Lévesque.

On trichait aux billes.


On réussissait presque.

Dans mon quartier

Tout a changé

Steinberg est devenu un autre marché

Le dépanneur Le Frigo, un Couche-Tard. 

Le YMCA un club vidéo avant de devenir un bloc bizarre.


Dans mon quartier.

La nuit dernière j'étais avec ma belle, on est parents. 

On voulait sortir, on a changé nos plans.

On a pris le petit et on l'a caché près du volant.

Ensemble, on s'est plusieurs fois regardé, les yeux mouillés.

Je lui ai montré les alentours, au petit, je lui ai pointé

"Voici maintenant ton quartier, petit bébé"

    

Je Ne Veux Pas en Parler


Je peux te dire juste en te regardant.

Tu pleures depuis des heures.

Les étoiles ne veulent rien dire dans le ciel brillant.

Pour toi, ce sont des miroirs de peu de valeur.

Je ne veux pas en parler.


De comment tu m'as brisé le coeur. 

Si je reste encore quelques heures.

Si je reste, sauras tu écouter mon coeur ?

Oui, toujours, mon coeur ?

Si je reste seul(e), les ombres envelopperont-ils ce coeur ?

En changeront-elles la couleur ?


Bleu pour les larmes, noires pour la peur.

Les étoiles ne veulent rien dire dans le ciel brillant.

Pour toi, ce sont des miroirs de peu de valeur.

Je ne veux pas en parler.


De comment tu m'as brisé le coeur. 

Si je reste encore quelques heures.

Si je reste, sauras tu écouter mon coeur ?

Oui, toujours, mon coeur ?


J'aimerais Que Tu Sois Là


Donc,

Tu ne sais différencier.

Ni le paradis, ni l'enfer.

Tu ne sais pas le faire.

Tu ne distingues pas l'espoir de la douleur anticipée.

Peux tu voir le champs de blés. 


Le différencier des rails de train.

Un sourire derrière un visage voilé.

 Peux tu faire le malin ?

T'ont ils demandé de troquer

Tes héros contre des fantômes ?

Des cendres chaudes contre le bois d'un arbre ?


Du froid confort contre de la monnaie quémandée ?

Ont ils confronté tes fameux axiomes ?

As tu procédé à un échange avec des semblables ?

Cette marche au sein de la guerre entamée

Pour le le rôle principal dans une cage.

Comme j'aimerais, J'aimerais que tu sois là. 

Nous ne sommes que deux âmes perdues

Nageant dans le même bol des élus

Année après année.

Couvrant le même territoire.

Qu'est-ce qu'on peut y voir ? 

Les mêmes craintes refoulées.

J'aurais aimé que tu sois là. 

 

Dans le Mystique


Nous sommes nés avant le vent.

Plus jeune que le soleil.

Notre bateau avait pris le large.

On navigué dans le mystique.

Amarrons nous dit le gars en avant.

Sens la mer, sens le ciel, goûte la merveille

De ton âme qui vole et qui voyage.


Dans le mystique.

Le clairon du bateau brâme dans le brouillard.

Je reviens de la mer beaucoup trop tard.

Mais ce clairon qui rappelle les monstres marins.


Je veux les entendre jusqu'au petit matin. 

Jamais je ne les crains. 

Je veux électriser ton coeur de bohême. 

Moi qui suis si terrible en poèmes. 

Comme jadis naguère, toi et moi.


Cette flottaison ne s'arrêtera pas.

Dans le mystique.

Le clairon du bateau brâme dans le brouillard.

Je reviens de la mer beaucoup trop tard.

Mais ce sifflet qui rappelle les monstres marins.


Je veux l'entendre jusqu'au petit matin. 

Jamais je ne le crains. 

Je veux électriser ton coeur de bohême. 


Moi qui ne sait pas encore dire je t'aime. 

Mais qui, peu à peu y arrivera.

À bord de cette équipée qui ne s'arrêtera pas. 

Dans le mystique. 

Signe Des Temps


En France un homme tout maigre.

Rien à voir avec la pègre.

Est mort d'une maladie de 4 lettres.

Simplement Incompréhensible Dit comme çA.

Par chance sa blonde ne comptait pas rester inerte.


De quelques coups d'aiguilles, l'imita dans le trépas.

Dans mon pays, des garçons de plus de 70 ans.

Se font appeler les disciples. 

De la coke plein les dents.

Fusil en poche pour chaque périple.


Temps.

Temps.

Annie l'ouragan a fait irruption dans l'église locale.  

A vidé tout son fusil de ses balles. 

Pas un seul survivant selon ce qu'on raconte. 


Les bruns, les noirs, les blancs, les roux, les blondes.

En ouvrant la télé, y a toujours des morts d'annoncés.  

Une fille a tué son bébé, incapable de le nourrir. 

De la Covid, on ne cesse de mourir et de mourir.


Mais on dépense dans le bitcoin et la crypto comme des nigauds.

On klaxonne devant un parlement vide, on crie en se faisait écho.

En septembre, mon cousin a essayé Marie Jeanne.

En juin, il avait c'était le crack, il avait ouvert les vannes. 


Temps.

Temps.

C'est bête, non ?

Les fusées spatiales explosent et on tiens toujours à voler.

Certains disent qu'on est jamais plus heureux que lorsque mort. 

Pourquoi, dit-on,


Valoriser l'ignorance à la télé ?

Donnant tribune à ce qu'il y a de moins intellectuellement fort.

Temps.

Temps.

Chéri prend la parole, les étoiles dansent.

Les voisins brillent de tous leurs sens.


Mais dans la nuit tombent les bombes.

À l'aube, y aura encore du monde ?

Temps.

Temps.

C'est idiot, non ?

La fusée explose et on se bouscule pour être le prochain à décoller. 

On dit que l'Homme n'est jamais plus heureux que lorsque trépassé.


Pourquoi ? Pourquoi penser ce genre de choses ?

Signe des temps, je suppose.

Temps.

Temps.


Le signe des temps te joue dans la tête. 

Dépêches toi avant qu'il ne soit trop tard.

Tombons en amour, marions nous, faisons la fête.

Faisons un bébé, du moins, beaucoup pratiquons.

On l'appellera Zachary, si c'est un garçon. 

  


La Corde de Velours


Où est allé?

L'amour partagé?

On ne le saura jamais, je présumes.

Est-il caché derrière cette corde de velours ?

Maintenant que je suis ligotée.


Le visage contre le bitume.

Où es-tu parti?

Tes nouveaux amis savent-il tous comme moi.

Que ce n'est que de la frime tout ça ?

Les as tu toute bernées?


Tes blondes du passé?

T'écoutais-elles comme tu le souhaitais ?

Ne s'en tannerons nous jamais ?

Tu te rappelais quand même de moi, chéri?

Cadenassée sur ton lit ?


Parce que moi, je me rappelle de ton odeur.

Les yeux bandés me forçant à la noirceur.

Le champagne et les larmes refoulées goûtant la romance.

Moi, livrée à toi, me faisait perdre mes sens. 

J'entends dire que tu te la coule douce.

Où m'étais-je trompé ?


Ce n'était qu'hier que tu me voyais dans ta soupe.

Je ne suis plus qu'une autre jeune fille à ta portée.

Tu abandonnes, tu abandonnes, sans cesse.

Toujours la même chanson de fesses.

Tu était sous l'effet du cannabis,

J'étais toute en cuisses.

Je gages que tu visais la lune.


Le voyage en vaut-il la peine?

Tu as toujours préféré les brunes.

Quand tu me regardes, le regard en vaut-il encore la peine ?

Si tu me laisses ainsi. 

C'est parce que je l'ai aussi choisi.

Même si je suis consciente qu'il s'agit d'une erreur.

De t'avoir laisser sans nouvelles pendant des heures. 


Où est allé?

L'amour partagé?

On ne le saura jamais, je présumes.

Est-il caché derrière cette corde de velours ?

Maintenant que je suis ligotée.

De tout ce qui te parfume. 


Ça Change de la Même Manière


Les angles des caméras et le nom des campagnes.

Les coupures fixes et les derniers extrêmes.

Notre manière de nous vendre, 

de dépenser notre avarice,

Tout ça stagne.


C'est du pareil au même.

Rien, mais rien ne change.

Écoutez nos rêves, sacrifice.

Les cercles de changement.

Le monde autour de toi.


Ça change de la même manière.

Accroches-toi vraiment.

À la voix en dedans. 

Ça change de la même manière.


La frontière, le drapeau.

Le camion au chauffeur un peu niais.

La distance de la balle du fusil.

Horrible écho. 


Slogan fasciste plutôt abject.

Quotidien États-Unono.

Films de la semaine.

Opinions populaires.

Voitures vous rendant fous sur la route.


Familles en peine.

Assassins populaires.

Chances dans le doute.

Les cercles de changement.


Le monde autour de toi.

Ça change de la même manière.

Accroches-toi vraiment.

À la voix en dedans. 

Ça change de la même manière.

Combien de temps perdu


Combien de temps nous restes-il ?

Quoi censurer?

Quoi lire qui ne soit pas déjà lu?

Comment le soleil oscille ?

Ce que l'amour doit exiger.

Fuir ce qu'on a besoin.

Croire en quelque chose se faire servir du rien. 



Lourd

 


(à P.L.)

Je n'aime pas mon état d'esprit en ce moment.

Empilant des problèmes astronomiques.

J'aimerais un réel ralentissement.

Je veux me détendre mais y a du confort dans la panique.


Je me rends fou.

Je pense que tout tourne autour de moi.

Ouais, la folie ne me fait de bien du tout.

Je n'échappe pas à la gravité et à sa loi.

Je m'accroche.


Pourquoi tout est si lourd?

Je m'accroche.

Je ne suis pas bâti pour.

Je ne cesse d'attirer vers le bas.

Absolument tout autour de moi.

Si je décrochais, je serai peut-être libre.


Je m'accroche, il ne faut pas.

C'est si lourd, je ne suis pas de calibre.

Tu me dis que je suis paranoïaque. 

Mais je sais que le monde m'en veut.


C'est n'est pas un choix, c'est une arnaque.

Mon esprit est dans un état désastreux.

Je sais, je ne suis pas le centre de l'univers.

Tu me fait tourner la tête quand même.

Je sais je suis tout à l'envers.


Tu me rend complètement blême.

Je m'accroche.

Pourquoi tout est si lourd?

Je m'accroche.

Je ne suis pas bâti pour.


Je ne cesse d'attirer vers le bas.

Absolument tout autour de moi.

Si je décrochais, je serai peut-être libre.

Je m'accroche, il ne faut pas.



C'est si lourd, je ne suis pas de calibre.

Je sais, je ne suis pas le centre de l'univers.

Tu me fait tourner la tête quand même.

Je sais je suis tout à l'envers.

Tu me rend complètement blême.


Je me rends fou.

Je pense que tout tourne autour de moi.

Pourquoi tout est si lourd?

Je m'accroche.


Je ne suis pas bâti pour.

Je ne cesse d'attirer vers le bas.

Absolument tout autour de moi.

Je m'accroche.


Pourquoi tout est si lourd?

Pourquoi tout est si lourd?

Pourquoi tout est si lourd?


Parlez maladie mentale, aujourd'hui. 



Souhaites-Moi du Bien

Embrasser comme un brigand, volant du temps. Sous l'arbre dehors, le sycomore. Cupidon est à l'heure, valentin de ton coeur. Amants ...